Le handicap auditif
Le 10 mars dernier avait lieu la journée nationale de l’audition, l’occasion pour nous d’interroger Marie-Cécile, AMOA au sein de notre agence de Rennes arrivée en janvier 2022, sur les conditions de son intégration.
Qu’est-ce qu’être déficient auditif, malentendant ou sourd ?
Le handicap auditif se manifeste par différentes déficiences allant de la gêne, des acouphènes par exemple, à la surdité complète. En France, 5 millions de personnes sont concernées.
La déficience auditive peut survenir à la naissance (12% des personnes touchées) ou au cours de la vie (88% des personnes touchées).
La perte d’audition est avérée lorsque le seuil d’audition est situé à 20 dB (seuil normal compris entre -10 et 20 dB). Cette perte d’audition peut toucher une seule ou les deux oreilles.
Marie-Cécile est atteinte de surdité sévère progressive et est appareillée depuis plus de 15 ans. Sa déficience auditive est congénitale, c’est-à-dire qu’elle est survenue à sa naissance.
Les conséquences sociales et les troubles de l’apprentissage résultant de la déficience auditive sont variables et dépendent de différents facteurs tels que le degré de déficience auditive, l’environnement langagier, l’oralisation, le suivi orthophonique, l’apprentissage d’un moyen de communication corporel tel que la langue des signes ou le langage parlé complété, etc.
Les difficultés sociales, induites de la déficience auditive, sont plus ou moins extrêmes. Pour Marie-Cécile, une appréhension persiste lors d’échanges ou de moments informels avec ses collègues. Aller au restaurant, participer aux réunions d’agence ou à un pot de départ sont des lieux bruyants qui empêche Marie-Cécile d’entendre et de participer aux conversations. Il est donc difficile pour elle de s’y rendre et l’isole de ses collègues. Ces moments de convivialité ratés ont des conséquences sur la cohésion d’équipe. Il est donc important d’en connaître plus sur le handicap auditif afin d’inclure au mieux les personnes malentendantes ou sourdes au sein de Néosoft.
Saviez-vous que l’expression « sourd-muet » est un abus de langage ?
Dans le cas de la surdité, seul l’appareil auditif est altéré, peu importe le degré de surdité. Les personnes sourdes peuvent donc produire des sons, à l’inverse des personnes muettes dont l’appareil phonatoire est endommagé.
Comment s’est passé l’intégration de Marie-Cécile au sein de Néosoft ?
Pour elle, la journée d’intégration est importante car c’est le premier contact avec des collègues au sein de l’entreprise. Cependant, il est difficile pour Marie-Cécile de parler de son handicap, notamment parce que celui-ci est invisible et lui donne l’impression d’avoir une faiblesse. Rencontrer pour la première fois ses collègues peut amener certaines problématiques de compréhension, notamment lors de conversation avec plusieurs personnes ou la peur de ne pas comprendre la manière de parler de son interlocuteur.
Ces échanges sont sources de stress et de fatigue cognitive pour la personne déficiente auditive. De plus, le contexte sanitaire (port du masque, espacement des tables, distanciation sociale, etc.) complique la compréhension.
Le masque réduit la portée de la voix et empêche les personnes malentendantes de lire sur les lèvres. Malgré ces conditions, la journée d’intégration de Marie-Cécile s’est bien déroulée.
En ce qui concerne son aménagement de poste, elle a besoin d’appareil auditif amplifiant le son. Elle a, à sa disposition, une pieuvre téléphonique ainsi qu’un micro portatif qui permet d’amplifier le son lorsqu’il est dirigé vers quelqu’un.
Quelles sont les bonnes pratiques en termes de communication qu’elle souhaite nous partager ?
Il est important de prendre en compte qu’il peut être difficile de s’exprimer à propos de son handicap, notamment quand ce dernier est invisible. De plus, un appareil ne compensera jamais à 100% un handicap, il n’est pas infaillible.
La règle d’or est d’interpeller la personne et s’assurer qu’elle est à l’écoute. Regarder la personne lorsque l’on s’adresse à elle, parler distinctement et éviter tout obstacle qui gêne la propagation du son. Cela facilitera la lecture sur les lèvres et le son de votre voix portera jusqu’à elle.
Essayer de communiquer dans des endroits calmes. A contrario, les open spaces sont des endroits bruyants ce qui engendre des difficultés à entendre et donc des problèmes de communication.
Lorsqu’une personne malentendante ne comprend pas une phrase, pensez à changer la forme de la phrase ou les mots. N’hésitez pas à rappeler le sujet de la conversation s’il y a des difficultés de compréhension.
Lors d’une présentation, telle qu’une réunion d’agence, il est primordial que la personne ayant le micro répète la question avant d’y répondre.
Sélectionner un référent qui peut accompagner la personne malentendante aux réunions d’agence afin de lui partager les informations essentielles peut la rassurer et l’aider.
Quels outils liés au handicap auditif allons-nous mettre en place au sein de Néosoft ?
Dans le cadre de notre accord handicap, nous souhaitons mettre en place des actions particulières liées au handicap auditif.
Lors de l’édition 2021 de la SEEPH (Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées), nous avons organisé des sessions d’initiation à la LSF (Langue des Signes Françaises). Ces sessions ont connu un certain succès et nous souhaitons remettre en place régulièrement ces initiatives tout au long de l’année 2022.
Début janvier, lors des kick-off transverses, nous avons également testé un système de sous-titrage en temps réel. Cette retranscription a été réalisée par la société Le messageur basé à Rennes qui nous a été recommandé par l’équipe toulousaine.
Ce test a été une vraie réussite, nous réitérerons ce système lors des prochains évènements Groupe afin de permettre à toutes et tous d’accéder aux communications Néosoft !