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Metaverse : les impacts sur le marché IT

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Sommaire

  1. L’histoire du metaverse
  2. Mais alors puisque la référence n’est pas récente, pourquoi vous en parler maintenant ?
  3. Alors de quoi se compose cette convergence ayant accéléré cette vergence de ce côté-ci de la force ?
  4. Le metaverse pose questions
  5. Aux utilisateurs de jouer !

Le 28 octobre 2021, M. Zuckerberg a annoncé la création de Meta, chargée de développer le projet metaverse. Considéré par certains comme le futur d’Internet et notamment des réseaux sociaux, le metaverse attise les convoitises et génère beaucoup de débats.

Depuis quelques mois maintenant, souffle une nouvelle tendance au cœur du monde digital, les métavers sont entrés dans la grande famille des tendances du marché IT.

Côté émulation, cette thématique n’a rien à envier aux autres data, IA, Big Data, no code, low code, ou encore la blockchain. Cette dernière est l’une des technologies les plus fortement entremêlée avec les métavers, à coup de NFT bien évidemment.

Bref, sans revenir de manière excessive sur les nombreux usages que sont déjà le gaming, le commerce, la formation, l’image de marque, et bien plus encore… Nous nous focaliserons cette fois-ci sur l’ensemble des facteurs qui ont permis l’éclosion de ce phénomène, éphémère ou pas, je vous en laisserai seul juge.

L’histoire du metaverse

Défini, inspiré et fortement influencé par la science-fiction, le metaverse fut esquissé dans les années 60 par Daniel F. Galouye avec son roman Simulacron 3. Histoire dans laquelle les protagonistes se retrouvent perdus entre la réalité et la virtualité offerte par une nouvelle technologie sur fond de recherche sociologique.

Pour sa dénomination cependant, il faudra attendre 1992 que Neal Stephenson invente le mot « métavers » dans son roman Snow Crash.

Cette thématique est alors relayée par des œuvres cinématographiques (moins confidentielles) comme Matrix et Ready Player One qui ne se sont pas faites prier pour opposer et confondre leurs différentes réalités, le plus souvent sur fond de désastres écologiques ou sociétaux.

Réalisé par Steven Spielberg, Ready Player One réussi à ressusciter avec brio la pop culture des années 80 au sein d’un mastodonte décentralisé et virtuel appelé l’OASIS. On peut dire que le point d’orgue de cette thématique est vraiment inspiré par ce dernier film, lui-même adapté du roman Player One d’Ernest Cline.

Mais alors puisque la référence n’est pas récente, pourquoi vous en parler maintenant ?

Il est vrai que cette thématique n’est pas vraiment nouvelle. Elle a été réintroduite notamment grâce aux environnements de jeux vidéo : nous parlons bien sûr des Minecraft, Fortnite, Roblox et autres The Sandbox

Mais quand on parle de « réintroduction », c’est parce que l’inoubliable jeu Seconde Life avait déjà lancé ce phénomène de manière éphémère au début des années 2000. La greffe ayant bien mieux pris cette fois, l’univers des jeux vidéo reste aujourd’hui l’usage dominant de ce nouvel « écosystème », même si bien de nouveaux usages viennent dès à présent étoffer leurs gammes, notamment autour des NFT actuellement.

Après avoir évoqué son origine, il ne nous reste donc plus qu’à tenter de définir la notion de métavers. Une définition bien souvent complexe et épineuse à soumettre. Je qualifierai la thématique de « mondes virtuels persistants » (et au pluriel s’il vous plait !)

Tout en recherchant ce qui se cache derrière ces « mondes virtuels », nous pouvons rapidement y percevoir les notions de création 3D, d’immersion, d’interactions, de biens virtuels, d’accessibilité… ce qui implique à minima de créer des environnements IT dotés de super calculateurs, de connectiques, d’affichage graphique, etc.

Puis en creusant du côté de la persistance évoquée dans cette définition, nous penserons bien sûr à « partout, tout le temps » sans occulter la résilience, la performance, la fluidité ainsi que la haute disponibilité… Des ambitions qui impliquent là également un réseau et des environnements stables, fiables, une certaine décentralisation, et la sécurisation de chacun de ces éléments virtuellement essaimés.

C’est de l’ensemble de ces éléments qu’émerge la complexité technologique nécessaire pour assurer la simplicité du concept. Il est fort à parier que l’hyper convergence technologique que nous vivons actuellement nous amène à faire émerger autant de nouveaux usages que de métavers.

Un nouvel écosystème que nous pouvons projeter comme une réplication de la réalité (via un jumeau numérique par exemple), ou à la mise en œuvre d’environnements plus fantasques, underground ou rétro, comme l’OASIS aime à nous le rappeler.

Alors de quoi se compose cette convergence ayant accéléré cette vergence de ce côté-ci de la force ?

La progression séquentielle du Web

Plus qu’une simple agrégation d’outils et de technologies, cette hyper convergence résulte d’un progrès constant des écosystèmes IT. Cette même progression qui a su tirer le renouveau du web pour en gérer au mieux la mise à disposition d’informations (dans sa première version) puis les interactions par la suite au sein du fameux web 2.0 (sources des fameux réseaux sociaux).

Depuis quelques temps, le web est à la recherche d’un nouveau souffle ainsi que d’une profonde décentralisation de son ensemble au travers du web 3.0, l’une des véritables clés de transformation de la décennie en cours.

La célérité accrue de l’information

Les opérateurs et les réseaux sont également des fers de lance de l’accès, de l’interaction avec le reste du monde et des informations qui en découlent. Ces mêmes réseaux dont les ondes ne cessent de s’accélérer et qui permettent l’accès de plus en plus rapide à toujours plus d’informations. Que ce soit par la fibre, la 5G ou l’internet satellitaire, il n’y a aucune limite en leur pouvoir. Une qualité fondamentale quand on a la promesse de faire échanger et partager les usagers sur des plateformes décentralisées…

La digitalisation ambiante de la société

Un peu plus tôt, nous parlions de Second Life comme première introduction aux métavers. En se reportant aux limites technologiques de l’époque, c’est aussi la capacité d’adoption qu’il faut remettre en cause. Dans une société où les utilisateurs se limitaient principalement à 2 écrans, la télévision et l’écran du PC, les consommateurs n’étaient pas encore les hyperconnectés que nous sommes aujourd’hui. Cette digitalisation ambiante a donc favorisé, pour le moins, le développement de la virtualité.

La force tranquille du cloud

Aujourd’hui, toute architecture digne de ce nom repose en tout ou partie sur le cloud, et l’hybridation devient la norme de nos systèmes d’information. Une norme qui repose sur la garantie de la haute disponibilité, tout comme dans la capacité à scaller sa puissance très (ou trop) facilement. C’est en quelques mots les forces du cloud… De celles qui permettent, dans 99.995% selon la plupart de leurs « terms of services », une résilience à tout épreuve. Combinée à nos super réseaux en déploiement, nous devrions pouvoir oublier toute latence. Une chance quand on veut promettre aux usagers une expérience utilisateurs à toute épreuve et surtout à tout moment.

La démocratisation de la blockchain

Qu’il est loin le temps où la blockchain n’était que l’antre de la cryptomonnaie, même si l’on peut admettre que cela reste encore son usage le plus important. Autant dans la décentralisation du web 3.0 que dans la traçabilité et la sécurisation des biens virtuels, l’unicité et la traçabilité de l’information permises par la blockchain deviennent donc impérieuses. Ces qualités permettent d’assurer à un utilisateur qu’il possédera bien son NFT tout autant qu’il pourra pérenniser ses achats qu’ils soient pour lui, sa collectionnite aigue, son avatar ou sa résidence secondaire virtuelle. Et finalement c’est aussi cette garantie qui pousse l’utilisateur à devenir un consommateur de cet espace virtuel.

La puissance de l’IA

Inutile de la décortiquer ni de vous la décrire pour que vous en perceviez la puissance. En effet là encore, la science-fiction s’en est chargée pour nous… Citons juste une célèbre publicité pour pneumatiques disait que « sans maîtrise, la puissance n’est rien ». Bon, pour la maîtrise et le contrôle il faudra repasser, mais pour la puissance, l’IA est une vraie opportunité ! Que ce soit pour le moteur de génération 3D ou pour programmer et calculer les paramètres qui généreront des situations virtuelles, c’est l’outil idéal. Et tout ceci afin de présupposer que même lorsque vous n’êtes pas connecté, il y a de l’activité et que votre environnement virtuel poursuit sa propre réalité parallèle.

Bien évidemment point de surprise, il faut s’y connecter à ces métavers. Et pour ce faire, comment se passer d’immersion ? On pourrait penser que seule la réalité virtuelle vous emmènera dans le métavers au travers des casques ou des combinaisons haptiques mais cela serait se couper des milliards de devices déjà en circulation. La réalité augmentée devrait également vous permettre de faire entrer un peu plus de virtualité de ce côté-ci de la réalité. Cette connectivité est un challenge important, car elle est la clé de voute de cette fameuse « user experience ». Le progrès ambiant, notamment autour des composants et des réseaux permettent progressivement de rendre les équipements plus fonctionnels et plus intuitifs en déportant le calcul dans le cloud plutôt que dans le device et en permettant des connectiques plus ergonomiques.

Le metaverse pose questions

Loin de faire l’unanimité, la digitalisation de notre époque pose question. Une question prépondérante, celle de notre cohabitation avec un monde physique : réel, limité et normé. Cette même planète qui voit fondre ses frontières avec, au-delà de l’internet mondial, les géants du web et maintenant ces écosystèmes virtuels.

Quid de l’usage des données ?

De plus en plus fermement défendu contre les exploitations abusives, au sein de la scène européenne avec « le RGPD », « le Data Act », « le Data Markets Act » et leurs petits frères. Comment gérer des environnements qui pousseront la connaissance de l’utilisateur encore plus loin ? En présupposant qu’ils aillent jusqu’à peut-être collecter les émotions des utilisateurs au travers de devices surconnectés. La régulation est en marche mais elle ne doit pas, espérons-le, oublier ce macrocosme en pleine expansion.

Quid de la sécurité ?

Loin d’être en manque de créativité les pirates et les situations douteuses se multiplient déjà au sein des métavers malgré une certaine jeunesse de leurs renommées. En étant plus précis « Snow Crash » parlait déjà d’une certaine mainmise de la pègre dans sa version du métavers, et à l’instar du dark web, le dark métavers existe également déjà dans notre réalité… 

La plus grande prudence s’impose donc autant dans les outils que dans les usages de ces nouvelles plateformes en attendant les NFT as Key comme moyen de sécurisation centralisé. Mais espérons que ces fameuses blockchain, clés de la sécurisation des métavers pour le moment, n’auront donc pas à souffrir de la prochaine révolution, celle autour du quantique, qui pourrait tout aussi bien la réduire à un simple easter egg dans la matrice…

Quid de l’interopérabilité des multiples métavers ?

Les métavers seront pluriels, c’est une réalité déjà certaine. Pour imaginer une unicité et ainsi parler de métavers au singulier, cela nécessiterait soit :

  • L’hégémonie d’une solution ou d’un des mondes virtuels sur les autres, système plutôt en vogue au sein de l’économie numérique (sans citer de nom bien évidemment)
  • La parfaite interopérabilité des métavers les uns avec les autres, en termes d’accessibilité, d’immersion ou de gestion des biens virtuels.

Au-delà de ces situations, il y a plus à parier de voir apparaître plusieurs typologies d’écosystèmes demandant aux utilisateurs de switcher d’environnement, d’identifiants, d’avatars ou pire encore d’équipement le cas échéant.

Quid de la persistance vs l’essor du numérique responsable ?

Terminons maintenant par l’enjeu le plus inéluctable et transcendant, la limite écologique qui parait être bafouée par une bonne partie de notre subconscient primaire. Ce que nous ne voyons pas, nous avons du mal à en maitriser les impacts. Et c’est encore plus vrai avec cette notion de métavers qui combine, avouons-le, une pluralité d’usage et de technologies tellement aux antipodes de la frugalité qu’impose notre actualité sociétale et écologique. 

Il est néanmoins important de souligner, sans devenir réactionnaire, que la portée concrète d’une consommation virtuelle ne peut guère vraiment se mesurer actuellement, alors de là à la contrôler… bonne chance ! Néanmoins espérons que la prise de conscience gagne un peu plus de terrain et que son ami le législateur européen prenne bien mieux soin du numérique responsable que des données dans les mois à venir.

Aux utilisateurs de jouer !

L’ensemble de ces différents apports technologiques ont permis d’assoir un peu plus la matérialisation de ce concept littéraire et prospectif… en un usage opportun, un peu moins virtuel et innovant. Cela est fait certainement au détriment, il est important de le rappeler, d’une certaine rationalisation et des limites réglementaires, conceptuelles et écologiques actuelles. Nous ne cesserons de le répéter, dans la grande famille des innovations, ce qui est neuf n’est pas forcément nouveau, comme tout ce qui est innovant n’est pas forcément synonyme de progrè

Et maintenant que la fougue est un peu retombée, depuis l’annonce de Meta à la fin 2021, il ne reste plus au public et aux acteurs de ce marché qu’à démontrer l’utilité et le progrès apporté par ces nouveaux mondes virtuels persistants, ces métavers.